• Un lézard vert
Un lézard vert me regarde.
J’aperçois son oeil vif cerclé de jaune sous les ronces.
Il attend…
Sa gorge est colorée d’un incroyable bleu nacré qui réverbère la lumière au sol, dans l’ombre des feuilles.
Son corps est habillé d’une peau de velours mat d’une extrême finesse.
Sous les plis de ses flancs, je vois son coeur qui palpite.
Quelques points vermillon ponctuent la couleur vert olive de ses écailles. Tendu comme un piège, prêt à bondir au moindre geste, il m’observe.
Je n’ose bouger, ni même respirer de peur de le voir s’enfuir aussitôt. Je connais sa vélocité.
Nous sommes au bord de l’eau.
Le temps coule.
Nous restons immobiles comme des duellistes.
Si j’étais prédateur, le reptile serait sur la défensive, cerné qu’il est entre la berge et le talus.
Si j’étais une proie, j’aurais l’avantage de disposer d’une issue.
Ce ne serait qu’une question de vitesse. |
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