Choix techniques |
Un principe numérique est utilisé en toute logique technique. Ce choix permet d’intégrer à la base les éléments graphiques, et aussi de se concentrer sur la restitution des couleurs et des matières aériennes et aquatiques par une gestion optimum de la chromie avant tirages. Le support photo est marouflé sur une plaque pour nous affranchir de la présence utilitaire ou décorative d’un encadrement traditionnel. Un liseré noir signifie une limite entre l’image et la salle d’exposition, comme pour rappeler au visiteur que l’équilibre naturel ne tient qu’à un fil.
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Grille & lignes |
Une grille rouge vient se superposer aux images pour créer un contraste entre l’apparent désordre de la nature et la volonté de restructuration systématique que nous faisons subir au paysage. Ce quadrillage découle simplement de la subdivision de l’image en deux parties, suivant une progression aussi logique qu’empirique, sans utilisation des règles de composition traditionnelles. C’est une manière de relativiser le bien-fondé des logiques politiques et économiques qui déterminent le partage et la gestion des ressources naturelles.
Un espace palpable s’impose dans un carré récurent, cela permet de créer un contraste entre une vision contemplative de la nature et une démarche active de gestion du paysage. Cette zone est soumise à un traitement particulier, souvent en noir et blanc ou dans une densité différente, mais toujours en respectant les couleurs naturelles. Parfois, c’est l’inverse : l’image est entièrement colorée, sauf dans cette zone. Aucun recadrage, artifice infographique ou montage d’image ne modifie le document de base.
Des “lignes de force“ noires composent un ciblage, une mise en abîme, un cadre dans le cadre ; elles portent le symbole des mutations “forcément“ induites par nos choix. En utilisant la subjectivité de la photographie, L.M. s’adresse directement à notre imaginaire et donc à notre conscience : visibles ou invisibles, l’air et l’eau contiennent et contiendront tous les effets de nos décisions. Avec cette série, une interrogation inquiète sur le futur, est bien signifiée.
L’air du ciel se mélange avec l’eau et les reflets nous renvoient une image changeante à l’infini. La nature continue son cycle malgré les choix irrationnels que l’homme s’impose, mais l’infini, nous savons pourtant que ça n’existe pas. |
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