Les réflexions photographiques
 

Au fil de l'eau

Lorsque j’ai sélectionné des images pour cette installation, j’ai cherché des vues qui pourraient s’intégrer au sol comme des “mares“ rectangulaires, de façon à créer un “effet réaliste“. Ces images, réalisées au printemps, ne correspondaient pas à l’ambiance du mois d’août. Ce que j’avais capté quelques mois plus tôt avait disparu : et pour cause, la nature ne m’avait pas attendu pour changer totalement d’aspect.
Mais qu’est-ce qui avait changé ?
Au fil de l'eau, installation Land-art

• Au printemps, l’eau est limpide et vive, elle s’anime en grandes ondes circulaires lorsque par moments, un impact mystérieux vient en animer la surface. Ses reflets prennent des couleurs éclatantes qui contrastent avec les ombres noires des troncs. Les arbres arborent un feuillage léger, qui n’est pas encore envahissant.
• Les feuilles des hêtres révèlent cette couleur vert clair, un peu fluorescent et transparent à la fois. Ce vert particulier aux premières pousses qui s’illuminent à contre-jour.
• On entend arriver la brise à travers les feuillages. Elle vient transformer le miroir parfait de l’eau en une multitude de petites rides qui s’animent soudainement. Lorsqu’elle se fait plus forte, le reflet disparaît et la surface se trouble complètement.

Reflet calme Reflet vif Reflet brouillé
reflet calme reflet vif reflet brouillé
Au fil de l'eau 09 Au fil de l'eau 06 Au fil de l'eau 04 Au fil de l'eau 05
Au fil de l'eau 17 Au fil de l'eau 27 Au fil de l'eau 22 Au fil de l'eau 20
Au fil de l'eau 31 Au fil de l'eau 36 Au fil de l'eau 32 Au fil de l'eau 37
Exposition
2005
fleche 3e Festival
Art & Nature
La-Roche-Des-Arnauds (05)


3 Tirages format
120 x 80 cm sur pvc toilé.

 

Textes et photographies
© Laurent Meynier 2005
Les réflexions photographiques

 

Lors des prises de vues, j’avais eu l’idée d’accepter et d’intégrer les évènements naturels et laisser le vent intervenir dans l’image : impacts, rides et vaguelettes, jusqu’au flou de mouvement provoqué par l’accélération des ondulations. J’ai aussi voulu supprimer les repères évidents du haut et du bas, de façon à ce que le visiteur puisse tourner autour et se laisser emporter plus facilement par son propre imaginaire.

Il en résulte une évolution vers l’abstraction. Partant d’un reflet bien net, l’image perd ensuite ses détails et finit complètement décomposée, laissant le mouvement des couleurs et des lumières métamorphoser la composition. On peut y voir une référence à la peinture impressionniste, mais c’est plutôt la nature qui est venue transformer la composition pensée par “l’artiste“.

Les trois images tirées en grand format ne sont pas présentées comme des surfaces parfaitement planes et verticales. Pour intégrer ces reflets dans la nature et aussi dans une autre saison, il m’a paru judicieux de les installer en laissant un mouvement naturel se créer par rapport aux éléments du sol. De cette façon, l’objet photographique est en harmonie avec son environnement et ne s’incruste pas en force comme un “reflet parasite“.
Des branches de bois mort viennent caler et encadrer le dispositif.
Elles sont là aussi pour nous rappeler que “le temps“ constitue “le cadre“ de cette “réflexion photographique“. Les autres saisons apporteront peut-être aussi leurs réflexions au fil de l’eau.

Liens
Bibliographie

fleche Giuseppe Penone
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