(*) FOMECBLOT
FFOMECBLOT (Fond, Forme, Ombre, Mouvement, Éclat, Couleur, Bruit, Lumière, Odeur, Traces) est un qualificatif et moyen mnémotechnique utilisé des militaires français afin de garder à l'esprit les fondamentaux du camouflage. Ensemble des conduites à tenir pour se dissimuler aux yeux de l'ennemi ou plus généralement pour ne pas lui révéler sa présence.
Fond : il est primordial que ce qui doit être camouflé ne se détache pas du fond (un soldat kaki sur un mur blanc).
Forme : l'un des buts du camouflage (qu'il s'agisse de la peinture des véhicules et des motifs des uniformes ou des maquillages des soldats) est de gommer les formes (forme des véhicules, des visages, des corps) qui sont les plus visibles car les plus différentes des autres formes visibles dans la nature.
Ombre : l'ombre accentue la forme, pour être moins visible il est plus indiqué de se situer dans l'ombre.
Mouvement : le mouvement est très visible.
Éclat : de toute surface brillante ou réfléchissante (verre de montre, de jumelles etc.).
Couleur : bleu horizon, vert armée et autres couleurs des différents treillis militaires ont les couleurs les plus neutres et les plus communes dans la nature.
Bruit : ne pas se faire entendre pour ne pas trahir sa présence.
Lumière : évidemment la chose la plus visible en pleine nuit en rase campagne (même par nuit de pleine lune). De même que le bout d'une cigarette qui peut se voir à l'œil nu à près d'un kilomètre.
Odeur : les engins militaires roulent au diesel, odeur difficile à rater en pleine nature, de même pour l'odeur de combustion de poudre. Dans le même ordre d'idée, les soldats sont invités à se soulager dans les feuillées et pas ailleurs.
Traces : restes de rations, besoins, bidons et douilles vides... De telles traces peuvent renseigner sur l'importance et le type des effectifs qui les ont laissées, il convient de les faire disparaître ou de les minimiser au maximum (la poussière soulevée par des véhicules en mouvement peut se voir de très loin).
Source : Wikipédia |
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Certaines fois, le subterfuge ne marche pas car la dissimulation apparaît trop grossière. Ce que l’un s’est donné tant de mal à rendre invisible sera pour l’autre parfaitement visible. Pire ! à l’opposé de la discrétion recherchée, il peut aussi survenir une mise en évidence de l’objet caché, de quoi attirer la curiosité. L’idée même de vouloir dissimuler un objet aux regards du monde est déjà intrigante en soi, même si souvent il ne s’agit que d’une nécessaire mesure de protection. Indéniablement, il y a dans cette idée de cacher ou de se cacher, l’idée de se soustraire à la réalité ; Le mythe de l’homme invisible en quelques sortes.
Il m’est donc apparu que je devais réaliser une série d’objets cachés. Une série de photos avec le sujet principal enfoui, camouflé ou même invisible : de préférence un sujet inconnu, d’auteur inconnu. Qu’il y a-t-il donc dans ces grandes bâches et sous ces plastiques ?
Comme l’a démontré Georges Rousse, le monde réel ne se limite pas au monde visible et à ce que nous croyons voir. L’invisible existe tout autant ; comme l’image latente d’un film photographique, la réalité à parfois besoin d’un révélateur pour se matérialiser aux yeux du spectateur. Ce que nous voyons dans notre société de l’image et de la communication doit donc être éclairé par l’expérience et la connaissance de la réalité. L’interprétation de ce que nous voyons nous conduit inévitablement aux croyances les plus subjectives, et seul le savoir peut-être le reflet de la réalité. L’invisible révélé par l’image reste donc un possible ouvert à toutes les interprétations et à toutes les croyances…
Définition
Le camouflage est une dissimulation volontaire qui est pratiquée dans la vie réelle et sauvage par les prédateurs aussi bien que par les gibiers, qu’un animal soit en position de force ou de faiblesse. Le camouflage est également une stratégie offensive ou défensive chez les humains ; il est utilisé officiellement par les militaires*, par les chasseurs, et aussi par les bandits, les détectives ou encore par les passagers clandestins, que l’enjeu soit sans gravité ou qu’il soit vital.
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La série est composée de 50 photographies.
Textes et photographies
© Laurent Meynier 2008
Les réflexions photographiques |
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« La porte de l'invisible
doit être visible »
[ René Daumal ]
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Livre
René Daumal
Le Mont Analogue
Gallimard 1952, 1981.
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