Un autre aspect du cadre, est d'être l’outil principal du photographe. Le cadre est d’abord virtuel, cérébral même puisqu’il est en fait une « variable » que le photographe définit autour d’un sujet. Cette limite se détermine dans la tête lorsque le regard capte un sujet éventuel.
Ce cadre se précise ensuite grâce à l’appareil photographique et devient un « cadrage » cernant un sujet défini. Cette limite se transpose après coup autour de l'image, sous le nom de marge ou de filet, et lui permet d’exister en deux dimensions dans une nouvelle réalité physique (tirage papier) ou numérique (fichier informatique).
Il devient finalement un véhicule transportant l’image de l'auteur vers l’univers personnel du spectateur. Il n’est donc jamais utilisé comme un objet de décoration mais uniquement comme un média.
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« C'est le regardeur qui fait le tableau. »
[ Marcel Duchamp ] |
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La série complète est composée de 21 cadres objets.
Textes et photographies
© Laurent Meynier 1995
Les réflexions photographiques
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Dans ce « cadre média », un message expressif peur s'ajouter à l’image elle même, un message qui peut compléter ou s’opposer au propos principal. Pourquoi donc se priver d’une utilisation expressive du cadre, dans un but décoratif ?
J'élimine donc le cadre décoratif pour construire le cadre expressif. Ce cadre expressif correspond de fait au contexte lui-même, à la condition de l’éclosion de l’œuvre. Il est défini au départ avec l'image mentale, le sentiment éprouvé, et évolue du début à la fin de l'extériorisation de l'idée, dans le but de renforcer l’expressivité du propos photographique.
Ces objets captés s'opposent à la série [Objets captifs] puisque ils laissent le champ libre à toute interprétation. Ils sont de passage dans le champ des préoccupations, sans se trouver prisonniers du cadre.
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