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La série est composée de 3 modules de 25 photographies chacun.
Textes et photographies
© Laurent Meynier
2006-2007
Les réflexions photographiques
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Intention et sélection
La phase de réflexion sur l'ensemble des prises de vues est riche en découvertes : plusieurs thèmes se détachent d'évidence. Des thèmes qui émanent des prises de vues sans être décidés à l'avance, et qui se construisent uniquement par la sélection, c'est-à-dire par la sensibilité de leur auteur.
C'est une démarche nouvelle et très motivante pour moi.
Ce principe interroge sur la relation qu'il existe entre l’intention et l'action du photographe dans la réalité qui l'entoure.
Cette sensibilité et le "potentiel de picturalisation" qui lui est lié, seront-ils exprimés par des choix judicieux ?
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Temps et photographie sont intimement liés, d’abord par des aspects techniques, mais surtout parce que l’image photographique est une matérialisation des temps présents et alimente aussi la mémoire et le futur envisageable par notre imagination.
Photographie instinctive
J'ai voulu faire de la photographie autrement : non pas en visant dans un appareil mais instinctivement, au juger : faire des images avec mes mains !
Juste pour voir si entre le cerveau et la main, une image pouvait directement se développer. Le but étant de capter et de restituer dans un même temps pour ne pas casser l’instant présent.
L'intérêt de cette recherche est la spontanéité, d'une part, et l'intégration d'une réflexion rétroactive d'autre part.
Spontanéité & réflexion
Dans la rue, j'ai souvent cette sensation de déranger l'intimité des gens, car l'acte de cadrer une personne peut inquiéter ou du moins surprendre le sujet. Les images apparaissent déjà dans la tête ; le photographe qui est en moi tente après coup de retranscrire l’image mentale, mais en construisant une nouvelle image qui répond aux règles de composition et aux codes de la communication ; donc cette image recomposée ne correspond presque jamais à la scène captée par l'œil, puisqu'elle est interprétée. De plus, cet instant fragile se trouve très souvent brisé par l'acte photographique et je me trouve dans l'impossibilité de faire la photo au meilleur moment. Néanmoins, j'avais envie fixer tout ce qui m'interpellait visuellement mais dont je ne pouvais garder qu'une image mentale insatisfaisante.
C'est pourquoi j'ai pensé à "numériser" directement, sans passer par le viseur de l'appareil, le cadrage instinctif, la photographie prise "sur le vif". Tant pis pour la belle mécanique de l’image, les réglages techniques et les règles de composition qui permettent de saisir une réalité par un cadrage soigneusement épuré de tout élément indésirable. Pour privilégier la spontanéité il était indispensable de dépasser cette limite de construction, quitte à se retrouver avec beaucoup d'images inexploitables et sachant aussi que cela nécessiterait un travail de sélection et de réflexion rétroactif.
Le regard photographique
Le regard du photographe n’est pas absent du projet comme on pourrait le croire. Ce regard est éminemment présent dans la sélection des sujets. Comme dans tout reportage, c'est l'œil du photographe qui capte et décide de concrétiser une scène par une "prise de vue", c'est toujours l’élément primordial de la démarche photographique. Ensuite, le regard intervient de façon décisive après coup, par la sélection pertinente de certains clichés parmi les centaines pour constituer une série homogène. C’est ici que le photographe peut retrouver complètement sa sensibilité. |
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• Jean-Louis Servan-Schreiber - "Contre le stress : Le nouvel art du temps" - Albin Michel, 2000.
• Stephen Hawking -"Une brève histoire du temps" - Flammarion, 1989.
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La réalité n'est qu'un point de vue.
[Philip K. Dick]
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