Je suis sur le bord de la piste.
À peine agenouillé, « j’entends des voix ».
Comme je cadre un tournant, avec un premier plan composé à 80 % d’asphalte, je n’ai pas de visibilité pour voir ce qui arrive vers moi. J’attends…
Après tout, je n’aurais qu’à inclure des acteurs dans cette image. Cyclistes, rollers, coureurs, rameurs peut-être ?
Mon genou gauche est à l’écoute sur la piste et me transmet une vibration révélatrice : « ça roule » et « plusieurs ».
Une colonne de coureurs fonce sur moi.
En quelques secondes, j’aperçois un, cinq, puis une douzaine de maillons d’une chaîne cyclohumaine qui pénètrent dans le champ et en sortent plus vite encore.
Je n’ai pas le temps d’analyser.
J’entends quelqu’un dire « c’est moi l’plus beau » et un autre « souriez, vous êtes filmés » et c’est fini.
J’ai déclenché dans cet intervalle, mais comme je cadrais en plongée*, je n’ai capté que quelques jantes floues en haut de cette image.
Dommage ?
Si cette colonne de cyclistes était devenue mon sujet principal, j’aurais fait une photo de cyclistes !
Ce n’était pas mon but.
J’ai fait ici une expérience dans laquelle j’évite le sujet principal et incorpore (au hasard) un élément en mouvement.
* En direction du sol. |
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Forces
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